top of page
00:00 / 03:22

Remué-e

 

Quand tu as trop pensé tes plaies

c'est l'effet mère qui te rattrape

brisant tel un cri solide

les liens profonds qui t'enserraient.

 

Remuée pour mieux muer

tu avances tête levée

essayant de lâcher prise

ébrouant tes idées grises.

 

Une envie de verdure

de feuilles où les vers durent

empruntant les chemins des champs,

impossible de sentir qui j’étais hier

mes restes de peaux les ai jetés dans une clairière.

 

J'y ai laissé des plumes

 sur lesquelles maintenant s'écoulent

les plus profonds des soupires.

Expirer pour mieux se sentir,

se tirer pour se remplir.

 

Parce que tu vois fort

que tous les chemins mènent

- à la mort.

Tu oublies spleen l'ancien

et veux bien

laisser les brancards et te lever

vivre dans le présent

sans rendre à César ses Ave.

 

Dans tous les sens tirée d'idée

comme une bête qui gigote

prise de tête et prise de notes

du sur-place effréné.

 

Brouillage, décalage

s'emmêler, se débrouiller

on en perd les matières grises

quand soudain sourit

- un filament

on prend le temps de sentir les bises... et les vents.

 

Se dépêcher, se dépecer

retirer les couches d'années de cocon

se triturer les tripes

arriver au fond

Chatouiller son intimité

flirter avec l'essentiel

se demander comment se déguiser

s'enficher d'être belle.

 

Émue, et nue, ténue

tu t'es vue tu t'es mue

exténuée, t'as mué

tu t'es mue sans te retourner.

 

Puisant à la racine de mon être

l'attrait de la terre

il pleut de la folie passagère

l'arrosoir devient la rosée

ma plume goutte aux feuilles d'un cahier.

 

L'inspiration comme la météo

on y prête attention

que quand on s'ennuie

mais t'es aujourd'hui en tension

qui te poursuivra la nuit.

 

Cherchant sur une feuille

les précisions de la nature

tu nourris ton orgueil

et ignore les ratures.

 

Quand on a la mort aux trousses

on finit par courir

Quand on remonte la source

on finit par découvrir

les sillons que la vie a creusés

qui nous ont dirigé

mais si on peut dégager l’eau usée

le flot en nous peut s’y engager.

 

Quand enfin la vie m'étreint

pas envie de mettre un frein

repousser les craintes

pas finir dans un écrin.

A force de rien n'oser

un relent de nausée.

 

Sortant des méandres de mes pensées

je m’éveille comme une lente

ayant sucé le suc de ma conscience

gonflée par tant de projets retardés

je me mets en route hésitante

attendant l'éclair d'évidence.

 

Il y aura toujours des hauts,

il y aura toujours débats

débats internes sans terme

sans t'aimer, ça traîne

t'entraîner, ça t'aimes.

 

Trouver une rigueur, enfin

une inspiration sans frein

pulsion tempérée, maît-risée

trie-ses idées, repérer

les mots justes, juste les mots

les motivations diverses se rejoignent

joie n'est pas tant l'avant que l'après

prélassée ou lassée - c'est là.

 

Oppressée par l'envie de vivre

bonheur douloureux

qui me fait me presser

besoin de canaliser ce souffle

de cracher un air, en l'air, l'air de rien

chasser les nuages devant mon poten-tiel

mise au pied du mur je tisse l'étoile de ma pensée.

 

Qui me pousse aujourd'hui ?

Une certaine aisance ?

Une vaine reconnaissance ?

Me sentir légitime ?

Partager mon intime ?

Mon art solitaire ?

Tant pis si ça fait chenille, 

pas facile de monter sur scène

et de dire des ….vers à soi.

bottom of page